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Recyclage des mégots : quelles solutions de valorisation ?

Les quelque 4300 milliards de mégots jetés au sol chaque année dans le monde représentent une source majeure de pollution. L’impact des mégots sur l’environnement est d’autant plus important que le filtre de cigarette contient tout à la fois des matières plastiques et plusieurs milliers de substances chimiques, parmi lesquelles de nombreuses substances très toxiques pour les écosystèmes. Parallèlement à la sensibilisation des fumeurs, la valorisation des mégots relève donc d’un double intérêt environnemental : favoriser la collecte des mégots pour éviter la contamination des sols et des cours d’eau, et mettre en place des filières de recyclage susceptibles de tirer parti du déchet mégot.

Des mégots transformés en combustible de substitution énergétique.

Des mégots transformés en combustible de substitution énergétique

La valorisation énergétique est l’un des débouchés les plus prometteurs pour le recyclage des mégots. La composition du mégot de cigarette fait de lui un déchet à fort pouvoir calorifique. En produisant un combustible de substitution énergétique à partir des déchets mégots, il est ainsi possible de réduire le recours au pétrole et donc de préserver les dernières ressources en énergies fossiles. Cette solution s’inscrit donc tout à fait dans la dynamique de la transition énergétique.

Précisément, la valorisation énergétique des mégots consiste à les mélanger à d’autres déchets qui ont aussi la caractéristique d’être toxiques et à fort pouvoir calorifique : des peintures, des huiles de moteur, des colles et des boues industrielles. Ces déchets amalgamés sont transformés en une poudre, appelée combustion de substitution énergétique (CSE). La poudre obtenue permet ensuite de produire de l’énergie par incinération. Elle est destinée aux industriels possédant l’autorisation d’utiliser des déchets pour la production d’énergie, à l’instar des cimentiers et des producteurs de vapeur. Le taux de valorisation de cette filière est de 100 %.

Des mégots de cigarette valorisés en électricité ou en batteries

Il existe deux types de valorisation du déchet : la valorisation matière et la valorisation énergétique. En France comme dans d’autres pays du monde, plusieurs initiatives de recyclage du déchet mégot ont déjà vu le jour.

En France des usines tirent parti du déchet mégot pour produire de l’énergie électrique. Le procédé utilisé est celui de l’oxydation thermique : il s’agit, après broyage, d’incinérer des produits hautement toxiques comme le sont les mégots. Filtrée et refroidie, la vapeur issue de cette incinération entraîne des turbines qui à leur tour permettent de générer de l’électricité. Le procédé permet de traiter les déchets toxiques en auto-alimentation énergétique, sans recours aux énergies fossiles ni nucléaires.

En Corée du Sud également, des usines proposent de recycler les mégots en matériaux de stockage énergétique. La méthode consiste à chauffer à très haute température les fibres d’acétate de cellulose qui composent le filtre de cigarette. La pyrolyse permet ainsi d’obtenir un matériau à base de carbone, poreux et capable de stocker de l’énergie en grande quantité. La découverte poursuit un double but, puisqu’en plus d’offrir une réponse à la problématique du traitement des déchets mégots, elle promet un allongement de l’autonomie des batteries équipant les smartphones, les stimulateurs cardiaques, ou encore les véhicules électriques..

Les mégots de cigarette peuvent être valorisés en électricité ou en batteries.
Adopter de nouvelles habitudes chez les fumeurs.

Dans l’optique d’une valorisation matière ou d’une valorisation énergétique, le recyclage des déchets mégots nécessite en amont la mise en place de solutions de collecte et d’actions de sensibilisation des fumeurs. La collecte peut être effectuée sur les lieux publics comme sur les lieux de travail ou dans les résidences à l’aide de cendriers extérieurs. Des cendriers urbains pratiques, visibles et de contenance appropriée favorisent l’adoption de nouvelles habitudes chez les fumeurs.