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  5. Classification des déchets : dangereux...

La dangerosité d’un déchet ne détermine pas son potentiel de valorisation : des filières de recyclage existent pour traiter spécifiquement des déchets toxiques et polluants et en valoriser les composants qui peuvent l’être. Au contraire, certains déchets ménagers non dangereux ne peuvent pas être recyclés car ils n’ont aucune valeur en tant que matière première. La dangerosité d’un déchet est cependant cruciale pour son classement, car elle déterminera les protocoles de collecte, de transport, de stockage et de traitement du déchet ainsi que le type d’organisme qui en aura la responsabilité (collectivité, producteur du déchet, agence spécifique).

Quels sont les différents types de déchets ?

La collecte et le traitement des déchets impliquent leur classement dans différentes catégories. On distingue ainsi les déchets selon leur provenance et le type d’activités dont ils sont issus, selon leur dangerosité et selon les modes de traitements qu’ils nécessitent.

Déchets ménagers

Collectés par les collectivités locales, les déchets ménagers désignent les déchets produits au quotidien par les ménages. Ils peuvent être incinérés ou recyclés selon leur nature.

Déchets issus des activités économiques

Les déchets rejetés par les professionnels sont classés différemment selon leur toxicité.

Non dangereux

Les déchets non dangereux issus des activités économiques sont de même nature que les déchets ménagers et peuvent subir les mêmes traitements : le recyclage dans le cas des déchets papier, carton ou plastique, l’incinération des ordures non valorisables.

Toxiques

Les déchets d’entreprises et de sites industriels sont classés toxiques lorsqu’ils contiennent des produits dangereux pour la santé et pour l’environnement : il s’agit par exemple des solvants, huiles, goudrons, mais aussi des déchets électroniques et électriques. Ils doivent faire l’objet d’un traitement spécifique pris en charge par des sociétés dédiées et régi par des protocoles précis.

Déchets à risques infectieux

Les déchets issus des soins aux particuliers, des hôpitaux et des laboratoires font l’objet d’une catégorie à part : les seringues, bandages, pansements, compresses et l’ensemble du matériel médical usagé présentent un risque d’infection et/ou de contamination pour les personnes et pour l’environnement.

Déchets inertes

Le terme de déchet inerte désigne les gravats issus des travaux de BTP et des démolitions. Vitres, parpaings, carrelages, béton : les déchets de ce type sont dits inertes car ils ne se dégradent pas naturellement. Ils peuvent être utilisés comme remblai et sous-couche lors de la construction d’infrastructures routières par exemple. Une grande partie de ces déchets est simplement enfouie dans des centres de stockage dédiés.

Déchets dangereux

Déchets agricoles

Les déchets issus des exploitations agricoles font également l’objet d’un traitement spécifique : ce sont toutes les ordures et matières issues de l’élevage et des cultures, qui peuvent comprendre les films de paillage, les purins, comme les huiles et autres produits toxiques.

Déchets radioactifs

Catégorie très spécifique, d’une haute dangerosité, les déchets radioactifs sont sous la responsabilité de l’agence publique ANDRA (Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs).

Comment classer les déchets ?

Le déchet a un statut juridique qui le définit comme toute chose ou substance dont le détenteur se défait (par choix, de fait, ou par obligation). Ce statut implique des obligations de la part du détenteur, ainsi qu’un ensemble de réglementations concernant la collecte, le transport, l’élimination ou la valorisation des déchets. Ces règles varient selon le type de déchet concerné. Il existe ainsi plusieurs critères pour classifier les déchets et déterminer à quel protocole de traitement ils doivent correspondre : quel est le producteur du déchet, quelles sont les propriétés du déchet, et enfin quel est le secteur de production du déchet.

Classement du déchet selon le producteur

Une première distinction est faite entre les déchets d’origine ménagère, c’est-à-dire rejetés par les particuliers, et les déchets d’origine professionnelle, appelés les DAE : déchets d’activités économiques. Les déchets ménagers relèvent de la compétence du service public de gestion des déchets : leur gestion est prise en charge par les collectivités territoriales. Dans le cas des déchets économiques, cette prise en charge n’est pas automatique : selon le statut juridique du DAE, le producteur du déchet est aussi responsable de son traitement.

Classement selon les propriétés du déchet (dangereux / non dangereux)

Comment classifier les déchets

On distingue également les déchets selon un critère de dangerosité pour les personnes et pour l’environnement. Sont ainsi établies 3 catégories :

  • Les DD pour déchets dangereux (qui présentent au moins une des propriétés de danger définies par le Parlement européen)
  • Les DND pour déchets non dangereux
  • Les DNDI pour déchets non dangereux inertes

Classement selon le secteur de production

Une nomenclature des déchets est établie au niveau européen pour identifier la provenance de chaque type de déchet : selon son secteur de production, le déchet se voit donc identifié par un code qui doit être présent à chaque étape de son traitement, jusqu’à sa sortie du statut de déchet le cas échéant.

Comment gérer les déchets dans la nature ?

La gestion des déchets sauvages est une problématique environnementale sérieuse. Le problème comprend les déchets déposés en forêt comme les plastiques abandonnés sur la plage, les mégots jetés au sol, les gravats déposés sur des terrains abandonnés ou encore les déchets chimiques ou électroniques déposés illégalement à proximité des déchetteries, des casses automobiles et des ferrailleries. Un fléau coûteux pour les collectivités locales et catastrophique pour l’environnement. Pour lutter contre le phénomène, plusieurs solutions sont mises en place :

  • Des amendes dissuasives pour abandon de déchets, à partir de 68 euros pour les particuliers et qui peuvent monter à plusieurs dizaines de milliers d’euros pour les entreprises
  • La reprise gratuite des déchets de chantier triés à compter de 2022
  • Des actions locales de prévention, de nettoyage, mais aussi d’identification et de sanction de la part des collectivités territoriales, avec des stratégies différentes selon les communes
  • Des initiatives associatives, comme la création de l’application de signalement « Sentinelles de la nature » par France Nature Environnement.

Quelles sont les conséquences des déchets sur l’environnement ?

L’abandon des déchets dans la nature cause de graves problèmes d’ordre environnemental, mais aussi sanitaire, social et économique. Source de pollution directe, les déchets non collectés se décomposent en effet dans la nature avec une incidence dramatique sur la faune, la flore et les ressources en eau. Parmi les conséquences notables des déchets sur l’environnement figurent :

  • L’introduction d’éléments toxiques et de métaux lourds dans la chaîne alimentaire, du plancton jusqu’aux humains
  • La disparition d’une partie de la faune et de la flore, l’amoindrissement de la biodiversité et un déséquilibre des biotopes
  • L’infiltration vers les nappes d’eau de matières nocives et de germes pathogènes
  • L’acidification des sols, son appauvrissement et la perte de ses capacités d’absorption, à l’origine d’inondations
  • Les risques d’incendies spontanés, notamment par processus de fermentation.
Conséquences déchets environnement

Si la majorité des déchets dangereux provient de l’industrie, les particuliers rejettent aussi massivement, dans le monde, des déchets toxiques : c’est le cas du mégot de cigarette, dont les fumeurs sous-estiment généralement la dangerosité. En effet, considérés comme des déchets dangereux (H6 toxique et H14 écotoxique d’après le Code de l’environnement), les mégots constituent une source de pollution chimique (Rapport d’étude INERIS 2019).

Le classement des déchets se fait en fonction de leur mode de production (par les ménages ou par les professionnels) et de leurs propriétés (de dangerosité, de capacité de dégradation et de potentiel de valorisation). Ce classement a pour but d’assurer un suivi des déchets, de définir les responsabilités vis-à-vis de ces déchets, et de mettre en place un processus de collecte et de traitement adapté. Les déchets sauvages, qui échappent aux modes de collecte traditionnels, constituent un problème environnemental majeur.